300 : LE FILM PHARE DES NÉOCONSERVATEURS

Publié le par Anomalie

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas, sur notre blog, vraiment gagnés par les arguments de la révolution néoconservatrice ! La rhétorique manichéenne des néoconservateurs, leur messianisme démocratique et/ou religieux pétri de valeurs morales nous sont étrangers. Parce que nous dénonçons les simplismes sous-jacents au néoconservatisme, et que l’on ne peut donc nous soupçonner de tropisme vers le réductionnisme idéologique du Bien contre le Mal, nous sommes d’autant plus à l’aise pour reconnaître le bien-fondé de certaines analyses émanant des néoconservateurs. Parmi ces analyses, une critique du film de Zack Snyder, 300, adaptée du roman graphique éponyme de Frank Miller, nous a semblé particulièrement pertinente. Rédigée par Drzz pour l’une des plus importantes plateformes néoconservatrices de la blogosphère francophone, cette critique illustre parfaitement tous les thèmes portés par cette mouvance politique. 300 serait ainsi un film métaphore de la révolution néoconservatrice, dépeignant la lutte entre la barbarie et la civilisation, l’obscurantisme et la liberté. Un film qui glorifie des hommes libres, éclairés, s’élevant contre l’aveuglement de leur peuple et les recommandations du Conseil de la cité afin de mener le nécessaire combat contre le relativisme culturel et les concessions aux barbares. Le multilatéralisme, l’option de la négociation, sont rejetés au profit d’une éthique de combat affranchie du droit mais guidée par une haute idée de la Liberté. Les rédacteurs de notre blog ne seront peut-être pas tous convaincus par l’interprétation néoconservatrice de ce grand film. Mais nous avons néanmoins décidé de la reproduire ici, avec l’autorisation de l’auteur, parce qu’elle nous paraît suffisamment étayée pour nourrir le débat.


Le hurlement des « 300 »


« […] Lorsque Team America est sorti en 2004, la grande majorité de nos chers journaleux ont salué ce film écrit et réalisé par les créateurs de South Park, bien que ces derniers massacrent la gauche et lancent un tonitruant America Fuck Yea au reste du monde. Durant le film, une chanson interroge le spectateur : Seriez-vous prêt à vous battre pour la liberté / La liberté n'est pas gratuite / Il faut la défendre / Ou nos enfants en paieront le prix /  Seriez-vous prêt à vous lever pour la liberté / Ou fuirez-vous comme des femmelettes ?


Les références idéologiques sont plutôt claires, non ? Pas pour nos critiques, qui ont feint de ne pas les comprendre. Maintenir le lecteur dans l'état pré-fœtal de la pensée gauchiste est un devoir qui exige toutes les dérives, même les plus grotesques. Après tout, nos chers médias voient troubles à l'air libre, pourquoi seraient-ils lucides dans les salles obscures ?


Une nouvelle débâcle générale pointe son nez à l'horizon, alors que les grands esprits européens commentent la dernière perle de Hollywood. Sous le titre de 300, celle-ci raconte l'histoire des Spartiates qui sont morts dans les Thermopyles pour arrêter l'armée du roi Perse Xerxès en 480 av. J-C. Le décor historique a peu d'importance, puisque le récit se présente sous les traits jouissifs de la science-fiction. Le « roman graphique » dont le film est inspiré a été écrit en 1998 par Frank Miller, puis réadapté pour le cinéma. Je n'ai pas lu l'original, mais on dit le film très fidèle.


Que dire de 300 ? Visuellement époustouflant, c'est certainement le film le plus original et le plus osé qu'Hollywood ait produit depuis des lustres. Pas de politiquement correct, pas de demi-mesure. Deux heures de spectacle oscillant entre la bande-dessinée et le film de guerre. Rhinocéros de combat, éléphants, phalange bombardée de boules de feu, ralentis christiques... Stupéfiant.


Voilà. Pour nos critiques, le film s'arrête là. Magnifiques effets spéciaux, jolie musique, exploits graphiques... À les croire, 300 ne serait qu'un grand jeu vidéo que vous ne contrôlez pas. Vraiment ?


Leur laxisme n'est pas innocent. Sous ses acclamations wagnériennes, 300 roule 100% à la  testostérone. Pour nos chers journalistes émasculés, ce défaut est rédhibitoire. À moins de se risquer à une greffe, ils ne peuvent apporter leur caution à cette fresque qui évoque étrangement l'héroïsme d'hommes libres, debout, face à une horde d'envahisseurs en turbans qui leur promettent l'esclavage, la destruction totale de leur culture et intiment l'ordre à leurs femmes de se taire. Cela ne vous rappelle rien ?


Le roi spartiate Léonidas, conscient du danger, s'en réfère à la loi commune de Sparte. Aussi demande-t-il l'avis du conseil de sécurité de la ville, sans lequel il n'a pas le droit d'aller en guerre. Les sages, pourris par la lèpre, corrompus par l'ennemi, souillent l'oracle (incarnation de la Justice et de la Vérité ?) de leurs doigts mités et refusent d'autoriser l'armée à partir en campagne. De retour chez lui, Léonidas demande à sa femme : « que doit faire un roi pour sauver son peuple si les lois qu'il a juré de protéger l'interdisent d'agir ? ». Et sa femme de répondre : « demande-toi ce que doit faire un homme libre ». Ainsi Léonidas passe outre la loi et part combattre l'ennemi. Vous commencez à comprendre ?


Si vous êtes de la rubrique culture au Figaro ou à Ciné Live, pas le moins du monde. « Un film un peu creux » ai-je pu lire. Mais continuons. Léonidas, à la tête de 300 guerriers, reçoit des renforts de villageois alentours, qui s'étonnent que les Spartiates partent en guerre sans l'aval du conseil. À terme, ces « renforts » fuiront la bataille au moment critique. Toute référence à une situation connue est purement fortuite bien entendu...


Le roi Xerxès, qui se présente lui-même comme un dieu, trône sur un char décoré de deux veaux d'or écrasant de son poids des centaines d'esclaves. Circulez, il n'y a rien à en déduire. Le Perse lui-même est un androgyne, à l'opposé des hommes aux pectoraux bombés et aux femmes aux hanches délicieuses de Sparte. Plus tard, alors que les premières vagues ennemies s'élancent, les Spartiates forment la phalange pour repousser les milliers de Perses aux foulards. Non, non, non, n'y voyez aucune référence idéologique, les Perses n'étant, c'est notoire, pas issus du Moyen Orient.


Un monstre bossu, laid et déformé, demande au roi de se joindre aux solides soldats grecs. Léonidas refuse. Dépité, Quasimodo passe à l'ennemi. Xerxès, satisfait, l'invite dans sa tente où règne la luxure et lui dit : « Léonidas t'a demandé de te relever, je te demande de te soumettre ». Le monstre s'agenouille en remerciant son nouveau dieu des privilèges qu'il lui accorde en retour, et promet de trahir les Spartiates. Que voir dans cette séquence ? Allez, je vous aide… Décadence, relativisme, lâcheté ? Dhimmitude ? Europe ? France ?


Restée à l'arrière, la reine de Sparte doit lutter contre les manœuvres politiques bien décidées à sacrifier son mari. Son principal adversaire, qui se dit « réaliste » et se moque « des idéalistes qui croient en la liberté », finit par être démasqué comme étant un traître à sa patrie. Pour le déstabiliser, la reine s'exclame : « la liberté n'est pas gratuite, elle se paie avec le sang ». Freedom isn't free, anyone ? [allusion à une phrase de George W. Bush, absente du matériau d’origine de Frank Miller mais rajoutée pour le film, Ndlr]. Au final, le sacrifice des braves Spartiates des Thermopyles n'a pas été vain. Les peuples de Grèce, ligués contre les armées perses, livrent la bataille ultime. Dans l'histoire réelle, si les Grecs avaient été vaincus, leur culture, fondement de la civilisation occidentale, aurait été détruite. En se sacrifiant, les hommes libres des Thermopyles ont sauvé l'Occident de la barbarie.


En Iran, les mollahs se sont étouffés devant cette pièce guerrière aussi éloquente qu'un B-2 vrombissant au-dessus de Téhéran. Aux Etats-Unis, le film fait un triomphe. Reste l'Europe, où les critiques saluent l'exploit artistique et enterrent l'idéologie de résistance intrinsèque. Que nos chers médias se rassurent : Frank Miller, le bédéiste à l'origine du projet, prépare actuellement un comix intitulé Batman contre Al-Qaeda, afin que les Américains « se souviennent contre qui nous nous battons ». Parions que cette fois-ci, nos critiques de cinéma ne pourront pas nier l'évidence.

 


 

300, c'est l'Amérique qui est en guerre. Elle le hurle. Et derrière elle, c'est tout l'Occident qui gronde ».



Il est bien évident que cette critique est un point de vue, et que d’autres interprétations tout aussi argumentées sont possibles. Les sceptiques font valoir que le roman graphique éponyme de Frank Miller a été écrit en 1998, avant même l’invasion de l’Irak, avant même l’arrivée de Bush à la Maison-Blanche. Les références décrites par cette critique seraient donc une extrapolation au service d’un argumentaire idéologique. Cependant, un point renforce cette interprétation néoconservatrice du film, c’est le positionnement politique personnel de Frank Miller. Depuis près d’une décennie, le pape du comics a en effet embrassé progressivement la cause néoconservatrice. Voici deux interviews de Frank Miller qui vont dans le sens de la critique de Drzz.


LE FIGARO. - D'où vous est venue l'idée de raconter l'histoire de ces trois cents Spartiates résistant jusqu'à la mort à l'armée perse du roi Xerxès, dans le défilé des Thermopyles ?


Frank MILLER. - J'avais 5 ans quand j'ai vu au cinéma le film de Rudolf Maté La Bataille des Thermopyles (The 300 Spartans), avec Richard Egan. Ce jour-là, j'ai compris que des héros pouvaient perdre. Tous les preux chevaliers ne finissent pas médaillés comme Luke Skywalker dans La Guerre des étoiles. Certains hommes peuvent perdre la vie en la donnant pour leur pays ou une idée telle que la démocratie. J'ai toujours eu envie de raconter leur histoire. Se battre par vertu, sans la moindre récompense, est une des plus belles choses que je connaisse.

 

 


C’est surtout lors d’une interview télévisée réalisée le 9 mars 2007 que Frank Miller précise sa proximité avec les thèses néoconservatrices :

 

NPR : […] Frank, qu'en est-il de l'état de l'Union ?


Frank Miller : Bon, je ne suis pas tant en train de m'inquiéter de l'état de l'Union que de l'état du front intérieur. Il me semble évident que notre pays ainsi que le monde occidental tout entier sont actuellement confrontés à un ennemi existentiel qui, lui, sait exactement ce qu'il veut… Les grandes cultures ne sont pratiquement jamais conquises, elles s'effondrent de l'intérieur. Et, franchement, je pense que beaucoup d'Américains se comportent comme des gamins trop gâtés à cause de tout ce qui ne fonctionne pas parfaitement en permanence.


NPR : Hum, et quand vous dites que nous ne savons pas ce que voulons, quelle en est selon vous la raison ?


FM : Bon, je pense qu'en partie c'est lié à la façon dont nous sommes instruits. On nous dit constamment que toutes les cultures sont égales, et que tout système de croyance est aussi valable qu'un autre. Et en général l'Amérique est connue pour ses défauts plutôt que pour ses qualités. Quand vous pensez à ce que les Américains ont accompli, en construisant ces villes incroyables, et à tout le bien qu'ils ont apporté au monde, c'est plutôt un crève-cœur de voir autant de haine contre l'Amérique, pas seulement à l'étranger, mais même chez nous.


NPR : Nombre de personnes vous diraient que c'est ce que l'Amérique a fait à l'étranger qui a provoqué ces doutes et même la haine de ses propres citoyens.


FM : Bien, OK, alors finalement parlons des ennemis. Pour une raison quelconque, personne ne semble parler de ce que nous combattons, ni de la barbarie du sixième siècle qu'ils représentent. Ces gens décapitent la tête des gens avec des scies. Ils asservissent les femmes, ils mutilent le sexe de leurs filles, ils ne se comportent selon aucune des normes culturelles auxquelles nous tenons. Je parle dans un micro qui n'aurait jamais pu être un produit de leur culture, et je vis dans une ville dont trois mille de mes voisins ont été tués par des voleurs d'avions qu'ils n'auraient jamais pu construire.


NPR : Quand vous regardez les gens autour de vous, cependant, pour quelle raison sont-ils si, comme vous le diriez, si égocentriques, si pleurnichards ?


FM : Bon, je dirais que c'est de la même façon que se comportaient les Athéniens et les Romains. Nous tenons quelque chose d'un peu meilleur actuellement. Ce que je reprocherais le plus au président Bush, c'est qu'à la suite du 11 Septembre, il a motivé nos militaires, mais il n'a pas appelé la nation à se placer en état de guerre. Il n'a pas expliqué que cela demanderait un effort commun contre un ennemi commun. Ainsi nous avons en quelque sorte mené une guerre sur le côté, et nous sommes assis comme des Romains se plaignant à ce sujet. De plus, je pense que George Bush a un talent surnaturel pour être quelqu'un que les gens détestent. Je croyais que Clinton était le président le plus détesté que j'ai jamais vu, mais je n'ai jamais rien vu de tel que la haine contre Bush. C'est complètement fou.


NPR : Et quand vous parlez aux gens dans la rue, aux gens que vous rencontrez au travail, socialement, comment est-ce que vous leur expliquez cela ?


FM : Essentiellement en termes historiques, surtout en expliquant que le pays qui a combattu à Okinawa et Iwo Jima verse aujourd'hui un sang précieux : mais si peu en comparaison, c'en est presque ridicule. Et les enjeux sont aussi élevés qu'ils l'étaient à l'époque. La plupart du temps j'entends les gens demander : « Pourquoi avons-nous attaqué l'Irak ? », par exemple. Bien, nous prenons une idée. Personne ne demande pourquoi, après Pearl Harbor, nous avons attaqué l'Allemagne nazie. C'était parce que nous étions confrontés à une forme de fascisme global : nous faisons la même chose aujourd'hui.


NPR : Bon, ils nous avaient déclaré la guerre, mais…


FM : Bon, comme l'a fait l'Irak.


 


Alors, 300, hymne cinématographique de la révolution néoconservatrice ? Le débat est ouvert

Publié dans Cinéma

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A
<br /> LA FAMEUSE CRITIQUE DE LIBÉ, BIEN CONNUE DES CINÉPHILES<br />  <br /> This is merdaaaaa !<br /> Péplum bushiste belliqueux, «300» exalte un héroïsme puéril.<br /> Par Alexis BERNIER, Bruno ICHERQUOTIDIEN : mercredi 21 mars 2007<br /> Allons à l'essentiel : 300 est un atroce film de propagande dont l'idéologie de droite extrême donne envie de vomir. « This is Spartaaaaa ! » hurle Léonidas dans la bande annonce. « This is merdaaaaa ! » en fait. Adapté d'un « roman graphique » (pas une « BD », c'est vulgaire) d'une des stars du genre, Frank Miller (Sin City, Dark Knight Returns...), dont le dessin charbonneux masque admirablement le caractère violemment réactionnaire de ses scénarios, le film de Zack Snyder débarque pourtant sur les écrans français en terrain archiconquis. Depuis huit mois, une habile campagne de marketing virale a électrisé toute la nation geek. Fanas de BD, inconditionnels de jeux vidéo ou de cinéma de genres ne se sont pas fait prier pour faire tourner eux-mêmes en boucle sur le Net une efficace bande-annonce promettant une inoffensive et jubilatoire fresque épique. D'autant que le traitement des images de ce péplum digital (dans la lignée de Sin City de Robert Rodriguez ou de Capitaine Sky et le monde de demain de Kerry Conran) est encore suffisamment original pour aiguiser les appétits.<br /> En réalité, sous couvert d'exotiques séances de bourre-pif antique qu'on s'apprêtait à savourer comme une divertissante partie de catch, 300 fait sans le moindre recul l'apologie d'une vision des plus puériles de l'héroïsme, de l'eugénisme et de la nécessaire brutalité militaire, le tout suintant le racisme primaire. Il faut vraiment le faire exprès pour ne pas voir ici une justification de la politique belliqueuse de l'administration Bush et de l'intervention en Irak  ou de la future invasion de l'Iran.L'histoire, en deux lignes, raconte la bataille des Thermopyles en 480 avant notre seigneur J.-C., durant laquelle une poignée de Spartiates fanatisés, conduits par le roi Léonidas, opposa une résistance farouche à la gigantesque armée perse de Xerxès. Prétexte à exalter la bravoure, l'esprit de sacrifice et la chaude camaraderie des soldats en jupette, cette histoire minimaliste est aussi l'occasion de dénigrer en vrac les politiciens et les religieux  un ramassis de pleutres, corrompus et libidineux , les alliés  ces mauvais guerriers qui vous abandonnent dès la première escarmouche  et les pacifistes, «ces Athéniens philosophes et amateurs de garçons». Sans oublier, bien sûr, les étrangers en général, complaisamment décrits comme des basanés dégénérés. C'est que, selon l'idéologue neocon et ultraréac Frank Miller, cet épisode glorieux est rien de moins que «l'acte de naissance de la civilisation occidentale», des valeurs qu'il faut, aujourd'hui encore, avoir les couilles de défendre dans le sang et les larmes.<br /> On en sort d'autant plus agacé qu'on a le sentiment de s'être fait blouser. Comment une culture «pop» (comics, série B...) aussi intrinsèquement contestataire, traditionnellement de mauvais genre, a-t-elle pu être aussi facilement détournée. Avec, malheureusement, l'assentiment aveugle de ceux qui s'en réclament, refusant trop souvent (il n'y a qu'à lire les forums sur le Net) de voir à quelle chose nauséabonde ils ont affaire. Sorti le 9 mars aux Etats-Unis, 300 caracole bien entendu en tête du box-office.<br /> Heureusement, la médiocrité de la réalisation, l'indigence des dialogues, le ridicule des accessoires, le jeu lamentable des acteurs (la palme à Gerard Butler, qui surjoue comme aux plus belles heures du muet) et le sérieux professoral avec lequel Zack Snyder traite cette affaire, décrédibilise totalement la tentative de démonstration idéologique méprisable. Pour les spectateurs avertis qui se déplaceront en se bouchant le nez, 300 est aussi la meilleure comédie involontaire de ce premier trimestre. Le plus amusant étant sans doute le traitement outrageusement érotique de ces empoignades entre robustes gaillards en slip de cuir, adeptes de l'épilation intégrale et de l'abdo huilé. Si les Spartiates apparaissent comme des Chippendales de combat, leurs ennemis ont l'allure de drag-queens en folie. Le pompon pour Xerxès, chouchou évaporé, sanglé dans une quincaillerie dorée que même Mata Hari aurait trouvé trop voyante. Un look glam-SM qui atteint des sommets de grotesque quand il pique de grosses colères toutes rouges. Tout aussi rigolo, les innombrables visions panoramiques de champs de céréales Kellogg's, dorés par le soleil et ondulant au rythme de la douce brise spartiate, tandis qu'au loin la guerre gronde et que les femmes retiennent pudiquement leurs sanglots. Gratiné aussi, le Quasimodo de service, qui échappa à la rigoureuse sélection à laquelle tout enfant spartiate est soumis (s'il est mal foutu, on le jette) et ne trouve rien de mieux que de trahir ses compatriotes, qui l'avaient rejeté pour de bonnes raisons, la preuve.<br /> Par ailleurs, aucune des prouesses visuelles promises n'est vraiment bluffante. Il faut, deux heures durant, se contenter d'abondantes éclaboussures de sang numérique sur l'écran et d'une utilisation irraisonnée du ralenti.<br /> En tout état de cause, 300 vient sérieusement démentir la vision angélique d'un Hollywood majoritairement démocrate.<br />
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A
M'est avis qu'Anomalie fera paraitre cet article sur son blog d'ici peu! Elémentaire, mon cher Watson ! Merci pour tes éclairages, pertinents comme d'habitude !
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S
Si je puis me permettre, le prochain film de Nolan n'a en commun avec le Dark knight de Frank Miller que le titre. La mention "Dark knight"étant tout simplement le surnom consacré de l'homme chauve souris à l'instar de Superman "the man of steel" ou Daredevil "the man without fear". Quand aux obédiences politiques de Frank Miller et à l'orientation politique de 300, roman graphique ou film, je considérerai cela avec la plus grande prudence car les images sont des innocents qui avouent tout sous la torture! Frank Miller, loin d'être le pape du comics comme j'ai pu le lire dans l'article ci dessus, est plutôt une personnalité pas si iconoclaste que cela, qui incarne à lui seul, les 30 dernières années de l'histoire mouvementée du comic book. D'ailleurs, je vais profiter de l'occasion pour faire une présentation plus exhaustive de ce dernier dans mon blog, qui vous permettra de mieux situer le bonhomme par rapport aux idées féodales des néocons. M'est avis qu'Anomalie fera paraitre cet article sur son blog d'ici peu!
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P
je n ai pas vu 300, mais à lire les BD de frank miller il me semblait bien qu il était de droite. le prochain batman, Darknight, risque d etre bien grattiné, vue la BD!
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J
Allons bon, nous passons de dame jeanne à Tante Jeanne, ce n'est pas sûr que ce soit mieux, même si ça me rajeunit.Vous comprenez vite.Mais il faut expliquer longtemps...j'ai très bien compris vos explications sur la gâchette, et ça m'a bien intéressée car je suis passionnée d'étymologie.Une gâchette est en somme une petite gâche, pièce de serrure.Mais mon amour de l'étymologie ne va pas jusqu'au masochisme...A plus
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